FRANCE – ALGÉRIE : CONSIDÉRATIONS AUTOUR DU RAPPORT BENJAMIN STORA
Au delà des critiques et des appréciations qui ont accompagné le rapport Stora, remis mercredi 20 janvier au président français, Emmanuel Macron, le travail de l’historien, natif de Constantine, sur la réconciliation des mémoires est une étape décisive dans les relations entre la France et l’Algérie.
Le mérite du rapport Stora est d’avoir ouvert la voie à un débat sur un passé douloureux et controversé mais un débat tourné vers l’avenir. C’est un rapport qui préconise « une politique de petits pas » sur une « question complexe et douloureuse au regard du passé colonial ». Le rapport Stora prône une approche graduelle et pédagogique dans une région où les positions sont souvent crispées et les regards tendus. La réconciliation mémorielle des deux Rives de la Méditerranée est une exigence qui conduira nécessairement à un processus d’apaisement des plaies et des esprits
Benjamin Stora, historien et professeur des universités est l’invité de la Politique Méditerranéenne de l’Europe pour évoquer son rapport, ses attentes et ses craintes. Avec la participation de Kader Abderrahim, politiste, spécialiste de l’Algérie et auteur de plusieurs ouvrages sur les enjeux géopolitiques de l’Afrique du Nord.
Débat animé par Hasni Abidi / GSI.
Inscriptions : hasni.abidi@unige.ch
Lundi 19 avril de 10h à 12h.
Benjamin Stora
Né le 2 décembre 1950 à Constantine en Algérie, Benjamin Stora est Professeur des universités. Il enseigne l’histoire du Maghreb contemporain (XIXe et XXe siècles), les guerres de décolonisations, et l’histoire de l’immigration maghrébine en Europe, à l’Université Paris 13 et à l’INALCO (Langues Orientales, Paris).
Docteur en sociologie (1978), et Docteur d’Etat en Histoire (1991), il a été le fondateur et le responsable scientifique de l’Institut Maghreb-Europe. Membre de l’Ecole Française d’Extrême-Orient (EFEO), il poursuit en 1995 et 1996 des recherches au Vietnam. Il vit alors à Hanoi, pour une étude portant sur Les imaginaires de guerres Algérie-Vietnam. Puis, il a été Professeur invité à l’université de New York (NYU, 1998), et chercheur trois années à Rabat, au Maroc (1998-2001) pour une recherche sur les nationalismes marocain et algérien (publié sous le titre : Maroc, Algérie, histoires parallèles, destins croisés, Ed Maison neuve et Larose, 2002). Il a été Professeur invité à l’université de Berlin, Freï universität, en 2011.
Il a publié une trentaine d’ouvrages, dont les plus connus sont une biographie de Messali Hadj(réédition Hachette Littérature-poche, 2004) ; La gangrène et l’oubli, la mémoire de la guerre d’Algérie (La Découverte, 1991) ; Appelés en guerre d’Algérie (Gallimard, 1997) ; Algérie, la guerre invisible, Ed Presses de Sciences Po (2000). Il a dirigé avec Mohammed Harbi l’ouvrage collectif, La guerre d’Algérie, aux éditions Robert Laffont (en poche, Hachette Littérature, 2006).
Benjamin Stora a été producteur et animateur à France culture. En 2006, Benjamin Stora publie Les Trois exils. Juifs d’Algérie, nommé pour le Prix Renaudot Essais. En 2007, il co-dirige avec Emile Temime un ouvrage sur l’histoire des immigrations en France, Immigrances, et publie un essai sur son parcours intellectuel, Les guerres sans fin. Un historien, la France et l’Algérie, Ed Stock, 2008. En 2009, son livre Le Mystère De Gaulle, son projet pour l’Algérie (Ed Robert Laffont) rencontre un grand écho dans la critique française et algérienne. Son ouvrage, Lettres et carnets de Français et d’Algériens a obtenu le grand Prix des lectrices de ELLE en 2011.
Benjamin Stora a reçu le grand prix du CMCA – Centre Méditerranéen de la Communication Audiovisuelle. 2013. Catégorie Mémoire, pour le documentaire avec Gabriel Le Bomin : Guerre d’Algérie, la déchirure – épisode 1 de Benjamin Stora et Gabriel Le Bomin
Il a reçu le prix de la LICRA en avril 2013, pour ses engagements antiracistes, et l’ensemble de ses travaux sur l’histoire du Maghreb contemporain.
Benjamin Stora est membre du Jury du Prix livre d’Histoire décerné par le Sénat. Ses ouvrages et articles sont traduits en plusieurs langues étrangères (anglais, arabe, espagnol, allemand, russe, vietnamien).
Par décret du Premier ministre en date du 1er aout 2014, Benjamin Stora a été nommé président du Conseil d’orientation de l’Établissement public du Palais de la Porte Dorée qui réunit le Musée de l’histoire de l’immigration et l’Aquarium de la Porte Dorée.