PORTRAITS

Messali Hadj : « le père du nationalisme algérien »

Ahmed Messali Hadj est né à Tlemcen, Algérie, le 16 mai 1898 et a trouvé la mort le 3 juin 1974 à Gouvieux, France. Cet homme politique avant-gardiste a joué un rôle important lors du nationalisme algérien au début du XXème siècle.

Dès son plus jeune âge Messali Hadj apprend par son père qu’il faut se battre pour ses droits. Son père refuse que son fils intègre l’école coranique, car selon lui, en apprenant le français, il pourra mieux défendre ses droits vis-à-vis de l’empire colonial français. En 1916, il quitte l’école et effectue, l’année suivante, son service militaire à Bordeaux. Il participe à la Première Guerre mondiale, qui marque particulièrement son esprit. En France, il fréquente le Parti communiste français (PCF), qui constitue une étape importante dans sa vie politique.

En 1926, à tout juste 28 ans, Messali Hadj est nommé président de L’Etoile Nord-africaine (ENA), où il revendiquera l’indépendance de l’Afrique du Nord. Il tiendra pour la première fois en 1927 un discours évoquant l’indépendance totale de l’Algérie. Suite à sa dissolution en 1937, il fonde le Parti du peuple algérien la même année.  Le 14 juillet 1937, lors de la parade organisée par le Parti communiste algérien, le drapeau algérien élaboré par Émilie Busquant, épouse de Messali H., est déployé pour la première fois dans les rues d’Alger. Peu avant le déclanchement de la Seconde Guerre mondiale, le PPA est interdit.

Ses campagnes pour l’émancipation algérienne lui valent de nombreuses années de prisons et de mise en résidence surveillée. Mais il ne se laisse pas arrêter et crée le MTLD, Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques en 1946. Ce parti se déchire entre les centristes et neutralistes qui vont s’unir dans le Front de libération nationale et les messalistes qui se regroupent dans le MTLD, entre-temps devenu le MNA, Mouvement national algérien. La politique de Messali est jugée trop modérée pour une partie des jeunes nationalistes qui rejoignent en grande partie le FLN.

La rupture a lieu en 1954, lorsque l’insurrection armée éclate en Algérie. Une lutte sanglante s’engage alors entre le Front de libération nationale, dirigé par Ahmed Ben Bella et le MNA, dirigé par Messali Hadj. Cette confrontation va mener à une guerre civile en Algérie, alors que les deux factions ont les mêmes objectifs : l’indépendance algérienne.

Le MNA échoue dans sa lutte et perd toute légitimité, et Messali Hadj est écarté de tout pouvoir lorsque l’Algérie accède son indépendance en 1962.

Sa reconnaissance va mettre de nombreuses années à émerger. C’est dans les années 1990 que Messali Hadj est reconnu comme un pionnier du nationalisme algérien.

Messali a été le fondateur des premières organisations indépendantistes algériennes tels que le Parti du peuple algérien (PPA), le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) ainsi que le Mouvement national algérien (MNA).

Il a été le père du nationalisme algérien. Malgré qu’il ait été écarté du triomphe algérien de 1962, il a écrit les premières pages du nationalisme algérien. Il en a été le fondateur et s’est battu tout au long de sa vie pour une conception d’une Algérie libre et unie. Aujourd’hui encore son rôle est minoré par les autorités algériennes actuelles.

Fleur Mast

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